Souvenirs souvenirs, le studio 44 (Exo 7) : l’âme rock du Petit-Quevilly
Les moins de 30 ans ne l’ont surement pas connue. L’Exo 7, discothèque et salle de concert mythique de la place des Chartreux, a fermé ses portes en 2010. Pendant 25 ans cette salle a accueilli de grands artistes !
Rouen est une capitale du rock, du punk, du métal. Depuis ses débuts, la Ville n’a eu cesse de regorger de talents. Encore aujourd’hui des groupes émergent et deviennent grands. Dans les années 70, une salle a permis à dynamiser ce mouvement et à créer l’identité Rouennaise alternative. Le studio 44 / l’Exo 7 au Petit-Quevilly.
Un ciné avant d’être une salle de concerts
Avant qu’un certain Jacques s’empare du lieu, la petite salle de la place Chartreux était un cinéma. De 1953 jusqu’à la fin des années 70. En 1975, Jacques Hupin organise un concert à Rouen. Il invite Jacques Higelin et crée un festival au Parc des expositions de Rouen. Le festoche fait un carton ! De nombreux Rouennais viennent y découvrir des artistes. Rebelotte l’année d’après, encore plus de monde vient profiter au parc expo. Jacques doit même louer des chapiteaux ou d’installer des concerts sur des parkings de supermarché tellement le succès est grandissant et que les salles manquent à l’appel. Vl’a ti pas que les deux Jacquo se mettent en quête d’une salle pour faire du ROCK ! Hupin louche sur le ciné des Chartreux. Et ça tombe bien, le cinéma est loin d’être bondé tous les soirs. 10 cinéphiles se partagent les salles selon les films. Il propose au proprio du nom de Cavelier se louer la salle et programme quelques groupes du lundi au jeudi pour laisser les soirées ciné le week-end.
Ouvrir le rock à tous
On pourrait penser que ce sont des groupes locaux qui viennent, beh pas que ça !
Les Clash y passent le 26 avril 1977. Puis, Hervé Dupré rachète le lieu et en fait le Studio 44 qui rajoute une boite de nuit disco. C'est un peu le « Palace » rouennais. Des échafaudages, des passerelles, une sono de six mille watts, cinq cents projecteurs et un laser ! Le Studio 44 pouvant accueillir 840 spectateurs et étant équipée d’une scène de 14,4m, des artistes tels que Nino Ferrer ou Iggy Pop s’y produisent par la suite .Un an de succès et puis boum. Fermeture administrative. Ouais la culture ça a jamais fonctionné enfaite. Notre Jascquo reprend les rênes et crée l’Exo 7 qui ouvre ses portes en 1983. Pour symboliser sa politique tarifaire abordable, le nom reprend le préfixe de l’adjectif "exonéré". En semaine, des soirées étudiantes et des concerts sont organisés. Le samedi, le lieu se transforme en discothèque de 23h30 à 5h. L’Exo 7 programme Noir Désir, Jeff Buckley, Jean-Louis Aubert, Indochine, Metallica, Les Cramps, Daft Punk...Un peu comme The Caverne, Hupin prend des groupes locaux en première partie. Il y a des auditions de chanteurs ou de musiciens Björk y vient avant d’être connue. On se file ses contacts, on joue de la gratte, on essaye de former un groupe. Bref, une émulation où la musique est au cœur de tout. C’est un lieu ouvert, il y a des artistes en résidence, des expositions d’art plastique. Des concerts toutes les semaines, des performances artistiques : musicales et plastiques. La petite salle mythique, devenue vétuste, ferme ses portes avec l’ouverture du 106 en 2010. Démolie, elle laisse une trace historique dans le paysage culturel de la métropole.
Rédaction : Coline Lefèvre
Kommentare