Pink Floyd et ses cochons volants : l’histoire d’un symbole progressiste
La pochette de Animals aurait pu être réelle. En 1976, Roger Waters a eu l’ingénieuse idée de faire voler un cochon au-dessus d’une centrale électrique. Et il a même un petit nom !
Imaginez, vous êtes tranquillement en train de marcher dans la rue, conduire votre voiture ou dans le bus et d’un coup, un gigantesque cochon rose traverse les nuages tel un oiseau géant. À part des substances illicites dans le sang, cette scène insolite peut survenir même en étant en pleine conscience. C’est exactement ce qui est arrivé le 4 décembre 1976 à Londres. L’auteur de cet incident ? Les Pink Floyd !
12 mètres de long
C’est en milieu de matinée que l’animal est aperçu dans les airs. Un hélico du trafic routier chope un message radio d’un avion privé en lien avec la tour de contrôle de l’aéroport d’Heathrow (UK). Non le pilote n’était pas éméché d’une soirée trop arrosée la veille, pourtant il affirme que du haut de ses 2 300 mètres il voit un ÉNORME éléphant rose d’environ 10 mètres sur 5 mètres. Plutôt sympathique d’entendre cette remarque alors qu’il est en plein vol (on imagine bien la tête des passagers par leur hublot).
Pas de bol, la tour de contrôle ne voit rien sur son radar. Finalement, le pilote de l’hélico arrive à l’intercepter, finalement, ce n’est pas un éléphant, mais un gros cochon rose qui déambule dans le ciel. Si la scène est des plus inédites, elle est également très dangereuse alors qu’il redescend de plus en plus bas. Il disparaît finalement dans les nuages vers l’Europe dans la journée. Peut-être que vous l’avez croisé cette journée de 1976 ? (On sait jamais hein)
Spider cochon…
Mais comment s’est-il retrouvé ici ? On peut dire merci au bassiste des Pink Floyd Roger Waters ! En effet, ce cochon était en réalité en plein shooting photo de la pochette de leur 10ème disque Animals. Bon, on sait que les groupes de Rock on souvent des idées un peu farfelues et décalées mais pourquoi ne pas seulement faire une incrustation dans une photo? Dans la tête de Waters, le cochon c’est le symbole de constatation de la débilité de la société, le faire voler au dessus de la Battersea Power Station (centrale électrique) est une métaphore forte qui constitue un sens pointu avec l’album. Inspiré de la fable de George Orwell « La Ferme aux Animaux » , il ne détient que 3 morceaux dont un intitulé « Pigs ». Dans la fable, les cochons prennent le pouvoir sur les hommes tels des dictateurs d’un mini monde. Waters partage ses idéaux découpant notre société en catégorie animalière plutôt d’actualité près de 50 ans après : « les cochons, tyrans et fourbes, les chiens, leur milice armée toujours prompte à réprimer toute opposition, et les moutons, le gros du peuple candide et soumis, stupide et content d’être abusé. »
L’idée approuvée, Waters veut tester un shooting avec un ballon, c’est d’ailleurs l’un des emblèmes scénographiques des concerts des Floyds. Mais pourquoi volant ? Nos amis les Britanniques ont des expressions tout aussi saugrenues que celles des Normands. Une se détache d’ailleurs « When Pigs Fly » (quand les cochons voleront ; pour ceux qui ont des lacunes en anglais…) faisant référence à quelque chose qui n’arrivera jamais ou peu de chance d’arriver. L’idée trouvée, le cochon de 12 000 mètres est lâché dans le ciel… Petit problème, les câbles attachés au cochon lâchent et Algie ( de son petit nom) d’envole dans le ciel Londonien. Il termine sa route dans un champ du Kent au milieu de vaches…
Au final, les graphistes ont décidé de faire une incrustation sur la pochette. Bon au moins ceux qui ont pu le voir dans le ciel ont eu des anecdotes à raconter en soirée…
Rédaction : Coline Lefèvre
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