Live report : Sélections au Café du Théâtre d'Elbeuf
Dernière mise à jour : 6 févr. 2020
La deuxième soirée qualificative des sélections Hatman Programmation, a eu lieu samedi 1er février ; c'était au CT et c'était... C'était... C'était le feu !
Oui, à l'occasion de la troisième édition des sélections Hatman Programmation, chacun des trois groupes qui prétendaient à la finale, ce soir Rift, Not A Joke et Meline, bref, chacun a mis le feu. Enfin, il n'y a pas eu d'incendie bien sûr, mais y'avait quand même beaucoup de fumée. Et vous connaissez l'adage : Il n'y a pas de fumée sans feu. Cqfd.
Cette saison, l'association normande met en jeu la première partie du groupe Sidilarsen, qui se produira prochainement à Port Jérôme sur Seine.
C'est Rift qui a mis le feu aux poudres, à 21h : Ca "sonnait" (l'expression so 2002) !
Une voix claire mais puissante d'abord, des choeurs harmonieux, et surtout, quatre musiciens qui semblent s'éclater sur scène et sont valorisés !
Rift a posé une très bonne ambiance pour débuter la soirée.
Ils ont joué, tôt dans le set, "Badass Song", un coup de coeur, mais impossible de réellement se poser pour prendre des photos : Flo, le chanteur, saute et court dans tous les sens, si bien que l'espace scénique ne lui convenait pas et qu'il venait dans la fosse libérer son énergie. Du coup c'était ennuyeux : Moi qui veux toujours être devant, j'pouvais pas, au risque de me prendre un pied dans la figure. Mais ce n'est pas grave, l'important, c'est que le quatuor puisse pleinement s'exprimer.
En tout cas, ce garçon, au chant, quel chauffeur de salle : Il est à sa place.
On partage ensuite avec le public sur "My girl is crazy", et tout le long du set le groupe alterne entre titres 'groovy' ou déjantés, des plus lourds, à l'instar d' "Adrenaline", et des plus planants tels que "Planisphère", un très joli morceau où les guitares se font écho.
A propos de guitares, notre hyperactif de chanteur aura alterné entre divers instruments ; Ses cordes vocales, déjà, augmentées tantôt par le micro, tantôt par un mégaphone ; une guitare également, et enfin, un saxophone -de petite taille, le commun des mortels aurait tendance à le targuer d'alto mais comme on n'y connaît rien, on vous le dira pas-.
La dernière chanson permet à Sacha, le batteur de faire le show/chaud et c'est ça qu'on kiffe. Et alors le saviez-vous ? C'est le "deuxième ou troisième concert" de ce batteur avec Rift, ce qui est tout simplement dingue parce qu'on n'y a vu que du feu. Il était au taquet, et il y avait une telle complicité entre les quatre membres de ce groupe que j'avais l'impression d'avoir la formation d'origine, j'ai rien capté. En tout cas, c'était propre.
Et alors si Rift a fait sa petite impression, mais attendez que je vous parle de Not A Joke. J'ai ma théorie sur ce groupe et je ne peux décidément décemment pas garder ça pour moi.
La mise en scène / mise en set de Not A Joke, c'est fumée, bande son flippante - ça y est c'est Walking Dead.
Les gars, ils ont tabassé d'entrée de jeu, genre je m'attendais à pas un truc agressif et ils m'ont mis un coup de pied rotatif. Le premier morceau sonne très bien en concert, bien mieux que ce que j'ai entendu en vidéo. Si sur le clip qu'ils ont mis en ligne j'ai pas aimé l'association voix/musique, là ça part pleine balle, et c'est l'feu. La version concert de ce groupe apporte une clarté et une percussion indécelables en format numérique. Ba-dass. Reprenons notre exemple : "The cake is a lie", ma 'moins préférée' à priori, est quand même bien plus emballante en vrai, plus explosive, même si ce n'est pas ma favorite du set elle rend quand même mieux là, on a la voix sans filtre.
Le groupe Not A Joke sur scène
Ça devient ensuite beaucoup plus décadent au fil du set mais de chouettes titres s'enchaînent. On s'est enjaillé du silence à la Depeche Mode, si vous voyez ce que je veux dire...
Un chanteur décomplexé quoiqu'une basse un peu trop forte...
Vient l'interprétation d'une chanson décalée, récente, qui parle de bière (encore !) mais qui reste sérieusement digeste, et ce n'est pas peu dire au vu de la bière originale Not A Joke dont les quatre lascars nous font l'éloge.
Je sais pas pourquoi mais dans mon imaginaire collectif -car je ne suis pas toute seule dans ma tête- les Not A Joke viennent d'une autre galaxie. Mais genre je me dis ça depuis longtemps.
Sur un très beau finish, hyper stylé, avec le batteur qui répète son jeu de plus en plus vite (ça devient fou), le chanteur s'empare d'une manette bizarre, et sans rire le son qu'il produit, cumulé à la guitare, on dirait qu'ils brouillent les ondes, et j'ai percé leur secret à jour : ils appellent leurs collègues outre-galaxie.
Tout est lié.
Mais si, ouvrez les yeux : Le gars qui ramène sa propre bière Not a Joke, c'est pas le cliché du propriétaire terrien (Terrien) perdu au milieu de ses champs de maïs dans l'Oregon, indépendant et persuadé d'une prochaine destruction du Monde par les aliens, chez qui JUSTEMENT lesdits extraterrestres vont se poser au milieu de leurs cercles de culture ? Et l'intro a la Walking dead, quand on sait que le virus qui transforme les gens en décharnés est une spore spatiale, c'est pas un peu évident ?
Tout est lié. Je sachons.
Non mais eux ils sont pas 'violents' ils sont fous.
Le groupe de métal Méline terminera la soirée dans une ambiance toujours aussi positive, et y va aussi de sa petite mise en scène d'intro.
Le chanteur pose sa voix, genre concret ça a décoiffé tout le monde, même les chauves.
Meline a clot la soirée sur des sonorités métal.
J'ai cru qu'ils allaient péter les amplis, le micro marquait des signes de faiblesse, quand je vous dis que c'était le feu, mais croyez moi, c'était le feu ; On oubliera vite ce petit désagrément, même s'il brise un peu le plaisir de ce premier morceau, grâce à la qualité de ce show.
Je n'sais même pas à quoi ressemble le batteur du coup : Y'avait beaucoup de monde sur scène, une scène un poil étroite pour ce groupe et son chevelu de bassiste. Bassiste dont on aura pu admirer la soyeuse capillarité.
C'est un groupe hyper pointu. Pour preuve, la rigueur de chaque musicien, la non-déconcentration avec le problème micrologique, et la voix qui tient jusqu'au bout du set sans flancher.
Les morceaux, joués à très haut volume, restent hyper agréables à l'oreille et les guitares, rythmiques comme solistes, sont ultra sérieuses. Les gars en imposent.
C'est un autre niveau de kiff là, j'ai pris une baffe. Oui dans l'ensemble la soirée était violente, on s'est pris quelques coups. Métaphoriquement parlant. Le milieu du set me perd un peu dans leurs rythmes effrénés, les bouchons d'oreilles y sont pour quelque chose. Et à ce moment j'avais pas que des globules rouges dans le sang, y'avant aussi du rh... Du pâté, du pâté. Pour le rappel, surprise, j'avais ôté mes bouchons et j'ai retrouvé la pureté du son, qui me coûtera une surdité, mais quand même, ça valait l'coup.
En tout cas, ce soir y'a pas à dire : Ils ont tous bien assumé leurs aigus et c'était très intéressant. Une soirée hyper qualitative, et de très, très bonnes surprises.
Côté palmarès, ce sont les membres de Méline qui rafleront leur place en finale. Leur niveau convaincant a su séduire un public averti venu les soutenir, n'en déplaise aux deux autres groupes de la soirée qui ont chacun livré une prestation vraiment intéressante. La deuxième place revient à Rift, qui aura le plaisir -j'espère que ça leur fera plaisir en tout cas- de se produire à nouveau au CT grâce à ce deuxième prix. Enfin, Not a Joke ferme la marche sans avoir à rougir de sa prestation.
On retrouvera donc Méline aux côtés de Jimson Weed en finale, au Batolune, le 21 mars prochain. Pour découvrir l'ultime finaliste, il faudra se rendre au CT pour la dernière soirée de qualification où Snekkar, Asterya et Dark Revenges livreront la dernière bataille avant le combat final.
A vous les studios.
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