Live Report : Horpailleur, Asphalte et Sunev & The Applebusters au CT
Morglaz
Samedi soir, retour au Café du Théâtre d'Elbeuf où l'on a bouclé la phase de qualifications de la deuxième édition des sélections Hatman Programmation. (ça fait beaucoup de -sions, on va pouvoir cultiver.)
Aaaaal-right (bon la version audio est mieux que la version écrite en fin de compte.) Sunev & The Applebusters, Asphalte et Horpailleur, les trois derniers groupes à passer l'épreuve de la qualification, étaient très motivés. Très franchement j'ai aucune formule qui me vient pour imager davantage, alors passons directement à l'essentiel :
Sunev & TA a été la première formation à se produire sur la scène du CT qui nous faisait une fois de plus la gentillesse de nous accueillir. Le trio, booké sur le tard et repêché suite au désistement de Yallin, a la particularité d'évoluer sans batteur !
Marie-Laure, voix de Sunev & The Applebusters
Niveau ambiance, la joie était présente sur scène, on a passé un super bon moment en leur compagnie. Le guitariste était fou, et le thème général était très dansant, enjoué, avec une guitare mélodieuse. En revanche, point de batteur de fûts comme dit plus haut : Solution fort pratique (surtout niveau backline !), nous avions donc droit à une bande son de batterie ma foi convaincante.
Marie-Laure au micro était sublime de charisme, moi je l'ai direct adoptée.
Néanmoins, même si le rythme débridé des tambours invisibles avait un côté fascinant, c'était pas la même chose que d'avoir un énergique énergumène à la baguette. Niveau show, il me manquait un truc, en dépit de la débauche d'énergie et la conviction des trois protagonistes du groupe.Sunev & The Applebusters a un côté hypnotique pourtant, un côté sombre dans toute cette énergie, distillé par des mélodies et des notes aux accents ombreux... De quoi finir le tableau, en drapant de mystère la formation rouennaise...
Laquelle fut suivie à l'affiche d'un groupe du coin également (incroyable n'est-ce pas), dont je n'avais pour ainsi dire jamais entendu parler, et pour cause : Asphalte ne s'était plus produit sur scène depuis fort longtemps (cinq ans selon les organisateurs, trois semaines selon les autorités), et alors ils avaient tout prévu. De l'entrée théâtrale aux tenues de scène en passant par la basse-publicitaire, les mecs ont eu le souci du détail, sans en faire trop cependant.
Du haut de la petite scène du CT, Jason, Momo, Sam et Léo ont déclamé leur textes en français et leur rock emprunt de liberté devant un public galvanisé.
Jason et Sam, représentant le groupe Asphalte
Quel plaisir de voir Morgan s'amuser comme un dingue à la batterie, d'autant plus frappant d'ailleurs (frappant... Batterie... Non c'est too much ?), d'autant plus remarquable d'ailleurs quand on sait que le groupe précédent s'était passé de ce luxe. Un batteur mis à rude épreuve qui ne sert pas qu'à faire des omelettes. (Ca aussi c'était lourd ? ok j'arrête.)
En tout cas, ce qui est sûr c'est que son sourire n'a pas de prix. En bref, Asphalte a été le coup de coeur de la soirée, le mien, pour les autres je n'sais pas il faudra leur demander. Royal d'implication, d'humour et de bons mots, de maîtrise... C'est sûr, la version live est beaucoup plus agréable pour l'oreille et le pestacle. Ils ont tout donné pour convaincre le public de voter pour eux : Messages subliminaux ("votez pour nous" sur la basse de Sam), danse, musique, évidemment, moi, ils m'ont convaincue. Dommage, moi j'vote pas vu que j'suis de l'orga.
Leur dernier morceau, à la fois tranchant, vénère et puissant, a fini de m'achever, et d'achever le set, un triomphe pour ce groupe qui a fait des heureux ce soir.
Il restait un groupe à passer, et pas des moindres, puisqu'il s'agissait des jeunes talents d'Horpailleur. Leur musique est aboutie et le tout est mené par une voix jolie mais trop sage, enfin, ça, c'est qu'on m'a fait croire jusqu'à ce que le set se débride enfin et qu'on nous montre un côté beaucoup moins sage d'Horpailleur. (Toujours auditivement parlant (ce mot n'existe pas), rassurez vous, il ne s'est rien passé d'underground...)
On a vu le batteur d'Asphalte, on ne pouvait donc pas rater le guitariste d'Horpailleur ; ce garçon est dans un autre monde, il a dans ses mouvements scéniques la poésie d'un astronaute sur la lune.
Horpailleur a alterné des morceaux sages et d'autres plus électriques.
Ce groupe que je ne connaissais que de nom a un côté parfois contemplatif, parfois brut, mais que dire ? L'intro est assez déconcertante pour attirer le regard, et l'oreille. Après cette accroche, la tension redescend, Horpailleur calme le jeu, pour finir sur des rythmes à nouveau plus électriques, dont Silence Radio qui a fait son petit effet.
Un sprint final électrisé, trop pour moi : Même si j'ai aimé ce regain d'énergie et les morceaux interprétés, la batterie était étourdissante tant c'était fort, et la basse, en fin de soirée, n'était pour moi plus supportable. Je suis la seule à avoir l'impression qu'elle était deux fois plus forte que le reste des instruments (et ce malgré les bouchons d'oreilles !) ? Ce n'est peut-être (sûrement) que moi, qui une fois de plus avais une longue journée dans les pattes et plus assez d'endurance à ce stade de la soirée. De toute façon derrière moi le public avait l'air absolument emballé, il y avait d'ailleurs tout sur scène : des musiciens captivés par leurs mélodies, une batterie qui tabassait, et beaucoup d'implication de la part des musiciens... Mais ils n'ont pas mis de paillettes dans ma vie.
Cela dit on n'est pas à l'abri qu'une prochaine fois je sois totalement enchantée par leur musique, c'est déjà arrivé. Ce qui m'a dérangée et a peut-être gâché ma fin de soirée, c'est le fait qu'au cours du dernier morceau, Valser Encore, un morceau fort avec de très beaux choeurs, un vrai chef d'oeuvre, il y ait eu ce(s) type(s) qui hurlai(en)t au fond de la salle. Manifestement fans invétérés d'Horpailleur, ces personnages avaient aussi sans doute trop profité du bar. Mais ca, c'est pas la faute du groupe.
C'est décidé, nous irons revoir Horpailleur pour nous faire une meilleure idée. De préférence lors d'un show qui n'aura pas lieu en fin de soirée. Trop de facteurs extérieurs ont pu altérer mon jugement.
Succession de groupes sur la scène du CT...
Encore une fois l'heure du décompte a fait des heureux et des déçus. Trois prétendants pour une seule place en finale, qui ont vu Asphalte prendre la tête devant Horpailleur et Sunev And The Applebusters.
C'est ainsi que se termine la phase qualificative des sélections Hatman Programmation, qui cette année proposera au grand vainqueur de la finale d'ouvrir pour l'incontournable groupe de rock français Eiffel la soirée du 05 octobre à l'Arcade.
Alors pour départager les trois finalistes, Mekanic Stairs (qui a battu Thomas Breinert et Melcove !), Doorshan (qui s'est qualifié face à Helium et Stinky Hammers !) et Asphalte (dont je viens de vous parler si jamais vous n'aviez pas suivi), il faudra écouter chaque groupe avec attention lors de l'ultime épreuve de la finale, le 28 septembre.
Le ring : La scène du Batolune, à Honfleur.
La règle numéro 1 : Y croire.